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PHILIPPE GONZALEZ
ÉGLISE DE SAINT-GENIS,  
PRÉDICATEUR

Publié avec l'aimable autorisation des
Editions mennonites
Art. paru dans :
Christ Seul No 990 juillet 2009
 
 

Que chantons-nous lorsque nous nous rassemblons ?
Suite de la réflexion entamée par Philippe Gonzalez (CHRIST SEUL, mai 2009, p. 10).

J'ai évoqué, dans un article précédent, l'impact des chants sur notre spiritualité. Ce n'était que le prélude d'une réflexion plus importante qu'il conviendrait de mener sur ce que nous chantons. Souvent, les chants dominicaux sont choisis dans la précipitation, en puisant dans les recueils que l'on a sous la main, sans vraiment prendre en compte leur contenu théologique. Il arrive aussi que l'on se focalise un peu trop sur le style musical et que cela dégénère en querelles entre les générations et les spiritualités qui composent la communauté.

Soyons réalistes : il n'est pas question de figer notre manière de dire la foi selon l'idéal d'une époque aussi glorieuse que révolue, ni de renoncer aux trésors spirituels que constituent les hymnes du passé.
Point donc de réponses toutes faites à l'interrogation que suscitent les hymnes. On peut toutefois dégager certaines lignes de réflexion à partir de deux pôles à tenir en tension : la dimension théologique, et sa contrepartie culturelle.

LE CONTENU

Sur le plan de la théologie, il s'agit de s'interroger sur le rapport entre ce que nous chantons et ce que nous proclamons à partir d'une compréhension anabaptiste de l'Évangile. Une telle interrogation n'a rien d'un chauvinisme qui validerait tout ce qui émane de cercles mennonites et, à l'inverse, refuserait ce qui provient d'autres confessions chrétiennes. Deux critères semblent centraux ici, des critères qui ne sont pas le monopole de l'anabaptisme, mais qui se trouvent en son centre. C'est d'abord la centralité d'un Christ qui incarne la justice et la paix, afin de nous y faire participer. C'est ensuite une conception de l'Église comme une communauté qui s'efforce de vivre et de témoigner de cette paix, malgré ses faiblesses, ses hypocrisies et ses imperfections. Nos cantiques invitent-ils à suivre ce Christ qui « nous appelle à former un même corps »1 ?

LA CULTURE

La culture que nous partageons avec nos contemporains est l'autre dimension importante. Car c'est dans des formes musicales concrètes, historiques, que nous exprimons les vérités spirituelles auxquelles nous adhérons. Là aussi, la réflexion est de mise. Il s'agit d'éprouver le type d'esthétique proposé, en particulier la façon dont il contribue à me fonder comme sujet et dont il me permet de me rapporter aux autres.
Le format culturel retenu exacerbe-t-il mon narcissisme ou, au contraire, me met-il en relation avec autrui ?
Ainsi, le questionnement théologique doit nécessairement s'accompagner d'un dialogue critique avec la culture, afin d'éviter que notre façon d'exprimer la foi ne s'enferme dans la nostalgie d'un âge d'or révolu ou ne cède trop facilement aux sirènes de la Star Academy.

NOTE

1. « Ô Jésus, tu nous appelles », À toi la gloire (n° 184).

POUR ALLER PLUS LOIN...

Une version longue de cet article est à lire sur le site du Centre Mennonite de Paris et est paru dans Perspective, mensuel des Eglises mennonites de Suisse.

 

CHANTER EN ET HORS ÉGLISE