ELEANOR KREIDER |
Publié avec l'aimable autorisation des
Editions mennonites Art. paru dans : Christ Seul No 985 fév. 2009 |
On possède 140 chants des anabaptistes du XVIe siècle, rassemblés dans un recueil que l'on appelle l'Ausbund (« sélection »). Présentation.
De 1525 à 1600, les anabaptistes ont composé et chanté 2 000 cantiques ou plus. Ils ont mis les paroles en strophes rythmées et les ont chantées sur des airs bien connus de l'époque. Les cantiques étaient ainsi faciles à apprendre et à transmettre. La base scripturaire sur laquelle les anabaptistes se fondaient pour chanter leur foi était : « Que la parole du Christ habite en vous... chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés par l'Esprit. » (Col 3,16).
DES CHANTS NÉS EN PRISON
En 1535, des anabaptistes entassés dans la prison bondée de Passau en Bavière ont produit l'essentiel de l'Ausbund, un noyau de 51 cantiques. Dans le groupe se trouvaient deux excellents musiciens : Hans Betz (14 cantiques) et Michael Schneider (11 cantiques). Ces prisonniers passaient leur temps à composer et à chanter des cantiques. L'un d'entre eux (n° 100) a 14 strophes ! Chaque strophe a été écrite par une personne différente dont les initiales sont conservées.
CARACTÉRISTIQUES
UTILISATION
Les cantiques étaient écrits à la main, sortis en cachette de la prison, copiés et diffusés parmi les sympathisants. Ils étaient utilisés pour réconforter d'autres prisonniers, pour les préparer aux interrogatoires et aussi lors des cultes dans de petits groupes d'anabaptistes. Ces groupes de proscrits se rencontraient le plus discrètement possible dans des granges, des grottes, sous les ponts, dans des barques au milieu d'une rivière ou dans les forêts. Inutile de dire qu'ils chantaient plus souvent à haute voix en prison que pendant les cultes !
LES AMISH CHANTENT DANS L'AUSBUND
Vers le milieu du XVIe siècle, après que 80 cantiques supplémentaires d'origine géographique plus large (11 des Pays-Bas, 11 d'Allemagne du Nord, 5 des Frères de Bohème) aient été ajoutés, le recueil de l'Ausbund était pratiquement achevé.