MARIE-NOËLLE YODER |
Publié dans le cadre de notre collaboration avec les
Editions mennonites Art. paru dans : Christ Seul No 1079 août-sept. 2017 et Perspective No 9-2017 |
Voici un chant bien connu et souvent apprécié des Eglises évangéliques. Arrêt sur paroles.
Il n’est pas rare d’entendre le chant « béni soit ton nom » résonner dans les églises. Ce chant rencontre les chrétiens différemment selon les circonstances vécues. Alors que certains l’entonnent avec ardeur, d’autres s’abstiennent de le chanter. Comme le raconte le compositeur Matt Redman, ce chant n’a pas été inspiré par un événement particulier mais par la nécessité de trouver des mots après les attentats du 11 septembre 2001. Lorsque la réalité est brutale, les chrétiens ont besoin de poètes pour continuer à exprimer leur foi. Ce chant est une tentative. Il rappelle la souveraineté de Dieu et invite le chrétien à louer Dieu en tout temps.
BÉNIR LE NOM DU SEIGNEUR
Que veut dire « bénir le nom du Seigneur » ? Cette affirmation revient 17 fois au court de ce chant ! « Bénir Dieu » est une expression fréquemment utilisée dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament. Elle signifie louer, célébrer son nom et le remercier. La bénédiction adressée à Dieu place le croyant en situation de relation avec lui. Le chrétien n’est plus seul face à sa situation mais se place dans une perspective relationnelle. Bénir veut littéralement dire « dire du bien », c’est à la fois une prière et une confession de foi. En bénissant le nom de Dieu, nous déclarons qu’il est Dieu ! De ce fait, tout ce que nous sommes lui appartient.
DONNER C'EST DONNER, REPRENDRE C'EST VOLER
Dans l’Ancien Testament, Job (1.21) s’exprime du fond de sa détresse : « Tu donnes et tu reprends, béni soit ton nom ». Cette phrase reprise à la fin du chant tranche avec Dieu tel qu’il a été révélé en Jésus. En Jésus, Dieu se donne et donne et donne encore sans ne jamais rien reprendre. Donner et reprendre impliquerait que certaines choses sont à Dieu et d’autres à nous. Jésus se présente lui-même comme le bon berger (Jean 10.1-17). Il n’est pas comme le voleur qui vient pour « voler, tuer et détruire ». Lui, au contraire, est « venu pour que les gens aient la vie, et qu’elle soit abondante. » A travers l’épreuve même de la mort, douloureuse séparation pour un temps, Jésus proclame la vie éternelle. Ainsi, nos vies sont toutes entières en Christ, avec l’assurance de sa présence et de sa bonté. La force de ce chant est indéniablement de rappeler que Dieu est souverain, qu’il est Dieu, et donc digne de louange, peu importe les événements de ce monde. Cette affirmation est facile à proclamer lorsque l’on est « dans l’abondance » et sous les rayons du soleil, mais souvent douloureuse quand « la vie traverse un désert » et que « la route est semée de souffrance ». La louange a parfois un coût, celui de la foi, mais elle est adressée à un Dieu qui ne reprend jamais : un Dieu bon qui donne, qui se donne et qui récapitule toutes choses en lui.
Paroles
1. Béni soit ton nom là où tu donnes l’abondance et déverse ta bienveillance, béni soit ton nom.
Et béni soit ton nom quand ma vie traverse un désert, quand je marche en terre inconnue, béni soit ton nom.
Refrain Tes bienfaits font naître en moi des chants de louange.
Et même au coeur de la nuit, Seigneur, je redirai : « Béni soit le nom du Seigneur, béni soit ton nom. Béni soit le nom du Seigneur, béni soit ton nom glorieux. »
2. Béni soit ton nom quand sur moi brille le soleil, quand la vie semble me sourire, béni soit ton nom.
Et béni soit ton nom sur la route semée de souffrance, s’il m’en coûte d’offrir ma louange, béni soit ton nom.
Refrain puis Coda (2x)
Tu donnes et tu reprends (2x).
Mon coeur choisit de dire : « O béni soit ton nom. »
Refrain (en partie)
PAROLES ET MUSIQUE : MATT ET BETH REDMAN