MICHEL SOMMER |
Publié dans le cadre de notre collaboration avec les
Editions mennonites Art. paru dans : Christ Seul No 1080 oct. 2017 et Perspective No 10-2017 |
Du répertoir de Jeunesse en Mission, voici un chant peu connu, quelque peu décalé, à découvrir! Et à chanter en octobre lors de la fête des récoltes ou culte de reconnaissance.
Voici l’un des rares chants du répertoire de Jeunesse en Mission dont les paroles ne s’adressent pas à Dieu, mais à un être humain. Lorsqu’une assemblée le chante, chaque personne le chante à une autre ! On peut aussi y voir un soliloque, à savoir un entretien avec soi-même, comme par ex. « Mon âme, bénis l’Eternel et n’oublie aucun de ses bienfaits » (Ps 103.2). Dans un cas comme dans l’autre, il en va d’une une fonction importante mais souvent négligée du chant d’assemblée.
BONHEUR ET SOUFFRANCE
Les deux premières strophes évoquent de manière poétique une situation de bonheur, extérieur, domestique, économique. Après chacune de ces strophes, le refrain invite à dépasser l’évidence du bonheur pour en détecter le Donateur et à le remercier. On notera que Dieu n’est jamais nommé explicitement ! J’aime cette manière oblique de parler de Lui.
La troisième strophe change de registre, puisqu’elle décrit de manière plus directe une situation de souffrance subie, pour diverses raisons. Du coup, une ligne du refrain est modifiée, en bonne théologie qui évite de faire de Dieu l’origine du mal.
LA MUSIQUE
Musicalement, le refrain répond aux strophes qui le préparent. L’enregistrement audio signalé ci-dessous, de l’auteur compositeur Rolf Schneider, responsable du département musique de Jeunesse en Mission, est proposé en version pop-jazz manouche que je trouve très réussie. Elle donne envie de joindre sa voix ! Par ailleurs, un musicien m’a fait remarquer que la tessiture de ce chant est particulièrement adaptée pour le chant d’assemblée (du ré au si bémol).
DIEU AU COEUR DU RÉEL
Revenons aux paroles. On décrit la vie, réelle, comme elle est, parfois belle, parfois moche, sans rien escamoter des petits bonheurs ni du mal. Au cœur du réel – pas en dehors – on invite à y discerner les traces de Dieu ou sa promesse. S’il arrive que certains chants de Jeunesse en Mission sont à mon sens simplistes ou triomphalistes, ce n’est vraiment pas le cas ici, puisque Dieu et le réel sont reliés de bonne et authentique manière. J’ai alors envie de chanter et de célébrer !
Paroles
1. Si ton ciel est bleu et sans nuages,
Si le vent caresse ton visage,
Si tes champs sont blancs pour la moisson
Et si tu savoures les fruits de saison.
Refrain
N'oublie jamais, ô n'oublie pas,
D'où cela te vient, à qui tu le dois !
Remercie-le à pleine voix
Pour la grâce qu'il déverse sur toi !
2. Si l'amour éclaire ta maison,
Qu'elle déborde des rires des enfants,
Si l'amitié, la prospérité
Sont toujours parmi tes invités.
Refrain
3. Si ton bonheur devait s'assombrir,
Et un jour tu devais même souffrir,
Si tu devais tenir pour son nom
Face au mal ou la persécution.
Refrain (avec 2e ligne modifiée en : Sa promesse de veiller sur toi !)
Paroles et musique : Rolf Schneider, 2008