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DANIEL GOLDSCHMIDT
ÉGLISE DE SAINT-GENIS- 
BELLEGARDE (F)

Publié dans le cadre de notre collaboration avec les
Editions mennonites
Art. paru dans :
Christ Seul No 1102 oct. 2019 
 
Voici un chant qui invite à s’abandonner avec confiance à Dieu.

De prime abord, les thèmes de ce chant sont « relous » : peine, angoisses, soucis, fardeau, pleurs, destin, craintes, mort, maladie, fin. Un des mots clés mentionnés pour classer ce chant est « funérailles ». Pour autant, je doute que certaines paroles à la première personne du singulier puisse être chantées par un défunt ! Il est tout autant question d’espérer, de joie, de richesse, de commencement bref il est question de la vie.  Deux versions circulent dont je préfère celle qui évoque une responsabilité des humains dans les luttes et les guerres (texte ci contre) , plutôt que celle qui décrit l’auteur comme une victime de la vie (« le pourquoi de mon destin », voir lien internet).

L'ABANDON À DIEU

Alors disons que ce chant est une méditation priée d’un chrétien à un moment certes solennel de son existence et qui met en valeur l’abandon à Dieu, la « Gelassenheit » diraient les Amish. 

Et c’est cela qui me parle à moi qui suis éduqué dans la maitrise de ma vie, « de mon destin ». Sans attendre la fin de vie, ou le deuil, il est bon de se remémorer que dès la conversion, il faut abandonner le désir prométhéen de diriger sa vie. Se « convertir », comme on dit dans nos milieux, c’est abandonner cette revendication d’autonomie, et reconnaître le Créateur à l’origine de toute vie, et d’abord de sa vie. Tout au long de la vie cette expérience, faite de consentement et d’abandon confiant a besoin d’être renouvelée.  (cf L. Oyer dans Dossier Christ Seul 1-2019, p. 40

UNE PRIÈRE

Ceci dit, une gêne peut naitre à l’insistance de l’auteur que je puisse TOUT remettre entre les mains de Dieu. Cette phrase telle une litanie encadre chaque strophe, et se répète en fin de strophe, au total 12 fois. Où l’on voit que le TOUT est fait d’abandons successifs, de ces événements heureux comme malheureux que nous recevons de Sa Main avec reconnaissance.

Pour que ce ne soit pas tant une incantation qu’une prière de demande instante, je préfère la forme au présent. « Je remets tout entre tes mains ». Un présent à toujours recommencer.

PAROLES

J'ai tout remis entre tes mains :
ce qui m'accable et qui me peine,
ce qui m'angoisse et qui me gêne,
et le souci du lendemain. 
J'ai tout remis entre tes mains. Bis

J'ai tout remis entre tes mains :
Ressentiments, haines amères
Les luttes et toutes les guerres
Ce qui sépare les humains
J'ai tout remis entre tes mains. Bis

J'ai tout remis entre tes mains :
que ce soit la joie, la tristesse, 
la pauvreté ou la richesse,
Ombre et lumière du chemin
J'ai tout remis entre tes mains. Bis

J'ai tout remis entre tes mains :
que ce soit la mort ou la vie,
la santé ou la maladie,
le commencement ou la fin.
J'ai tout remis entre tes mains. Bis

M. Henrioud Cl. Fraysse, harm. A. Bergèse 

Pour aller plus loin :

CHANTER EN ET HORS ÉGLISE