FRÉDÉRIC DE CONINCK EGLISE DE VILLENEUVE-LE-COMTE (F) |
Publié dans le cadre de notre collaboration avec les Editions mennonites Art. paru dans : Christ Seul No 1112 octobre 2020 |
Avec ce chant de la communauté du Chemin Neuf, nous pouvons exprimer à Dieu notre aspiration à dépendre toujours plus de lui.
Connaissez-vous ce chant ? Sinon, je vous invite, avant de lire cet article, à l’écouter sur Internet (1). C’est le genre de chant que je ne me lasse pas de réécouter. Pour l’apprécier, on peut commencer par suivre les paroles méditatives et profondes, du refrain : Tu entends mon cri, tendre Père / Toi l’infinie miséricorde / Je m’appuie sur toi je t’espère / Parle Seigneur mon cœur est prêt.
Cela peut suffire pour une première approche. On peut rester sur ces paroles une journée entière. Ensuite, les richesses du chant se découvrent peu à peu. Au bout d’un moment, on se rend compte que la forme musicale suit de très près le fond du message délivré, ce qui est plutôt rare pour un chant d’assemblée. Il suffit, par exemple, de fredonner le refrain pour s’en rendre compte. En chantant « toi l’infinie miséri-coooorde » un sentiment d’infini vous rejoint. La phrase « je m’appuie sur toi je t’espèèèère » évoque, en effet, un appui. Et le segment « tendre Pèèèère » a quelque chose de tendre.
UNE EXPRESSION PORTÉE PAR LA MUSIQUE
Le contraste refrain / couplet est, lui aussi, parlant. En gros, les couplets racontent l’aventure de la vie et le refrain fonctionne comme un recueillement. Et même si vous ne connaissez pas les termes musicaux techniques, vous vous rendrez compte que les phrases du couplet sont plus chahutées. Elles commencent par ce qu’on appelle une syncope, un suspens dans la respiration. Et la couleur musicale s’y joint : accords majeurs dans le couplet, pour souligner le côté actif de la quête ; accords mineurs dans le refrain, pour signifier le recueillement. Il est également possible de percevoir que seule la dernière note du refrain provoque une clôture. Tout le chant tourne, s’évade et ne rejoint la tonique que sur la toute dernière note.
COMME UN PSAUME
Il est rare qu’un chant soit aussi bien construit. Les paroles et les couleurs musicales sont pleines de contraste et répondent les unes aux autres avec un beau chatoiement. Elles évoquent ce qu’est la vie chrétienne, sans dolorisme et sans triomphalisme : une alternance d’ombres et de lumière. On retrouve là l’ambiance des Psaumes et on se rend compte, alors, que ce chant est inspiré du Psaume 119, cette longue méditation sur la loi, son appel et son exigence, sur les souffrances du croyant, sur la célébration de la lumière divine et l’appel à la miséricorde de Dieu. En doutez-vous ? Relisez le Psaume 119 et vous verrez qu’il est, en effet, plein de cris. Il oscille entre une méditation sereine et le compte-rendu d’une vie pleine d’oppositions et de contradictions. C’est exactement cette ambiance que ce chant parvient à reconstituer, aussi bien par sa poésie que par sa musique.
1) Lien vers Spotify Disque 2 No 6
Refrain :
Tu entends mon cri, tendre Père, Toi l’infinie miséricorde. Je m’appuie sur toi, je t’espère, Parle Seigneur, mon cœur est prêt. |
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1. Comme l’or au creuset, 2. Sans crainte devant |
3. Au plus fort de la nuit 4. Attentif à ma voix, |
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