LILIANE GERBER |
Publié dans le cadre de notre collaboration |
Voilà un chant simple et puissant qui dit l’essentiel du message pascal. Il appelle nos cœurs et nos voix au témoignage de la joie et de la force du matin de Pâques.
Un grand nombre de mélodies qui ont résonné pendant les siècles passés dans les églises sont ancrées en moi et font partie des éléments qui portent ma foi. Peut-être parce qu’elles ont justement traversé les siècles, parce qu’elles sont construites solidement, qu’elles ont résisté aux vents contraires et qu’elles continuent d’être chantées aujourd’hui encore.
Je salue les démarches des auteurs qui modifient, renouvellent et adaptent les textes anciens de chants pour les rendre plus compréhensibles et plus accessibles en nous permettant en même temps de garder la mémoire de ces témoins précieux de l’histoire du christianisme.
Notre exemple est justement un chant qui a vécu cette transformation. La mélodie et le texte original, Valet will ich dir geben, datent de 1613. Il s’agit, dans la strophe 1, d’un adieu au monde mauvais, perfide, pour aspirer au repos éternel et, dans la strophe 3, de la croix sublime qui est le seul consolateur dans la détresse. Cette strophe - In meines Herzens Grunde, dein Nam und Kreuz allein - est reprise, avec la mélodie, par J.S.Bach dans sa Passion selon St-Jean, raison pour laquelle ce choral a fait le tour du monde et qu’il est encore chanté à ce jour par un grand nombre de choristes et de paroissiens.
Le texte français proposé par la CHFPF, publié dans plusieurs recueils, reste fidèle au texte d’origine, mais il donne le rôle principal au message pascal libérateur. La résurrection est annoncée dans une suite de notes ascendantes pour placer le vainqueur en haut de l’octave. Elle redescend vers la fin à la base de sa tonalité avec les mots « Christ libérateur », à l’image du Christ venu sur terre pour nous libérer.
Dans les strophes 2 et 3 nous sommes directement concernés. Que pouvons-nous craindre dès lors ? L’espérance domine la souffrance ! Nous pouvons approcher notre fin de vie avec l’assurance de son amour et de sa présence. Que faut-il de plus dans un chant de Pâques ?
PAROLES
Jésus sort de la tombe, il vit, il est vainqueur.
Enfin la mort succombe devant le seul Seigneur.
Chrétiens, chantons sa gloire, célébrons sa grandeur,
Saluons la victoire du Christ libérateur !
Devons-nous craindre encore le sommeil du tombeau ?
Non, la mort est l’aurore d’un jour clair et nouveau.
Christ est la délivrance, le seul consolateur,
Triomphante assurance pour qui croit au Sauveur.
Que la ferme espérance d’un éternel bonheur
Domine les souffrances, rassure tous les cœurs ;
Et qu’à la dernière heure Jésus soit notre appui,
Car son amour demeure et nous garde avec lui.
Texte : CHFPF (Commission d’hymnologie de la Fédération protestante de France)
Mélodie : Melchior Teschner 1615
Pour aller plus loin :
- partition Arc-en-Ciel n° 483 et Alléluia 34-11
- version audio par le Chœur de l’Abbaye de Mondaye / version Spotify (unisson puis à 4 voix)