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HANSULI GERBER
ÉGLISE DE LA
CHAUX-D'ABEL 
(CH)

Publié dans le cadre de notre collaboration
avec les
 Editions mennonites
Art. paru dans :
Christ Seul No 1138 février 2023
 

Ce chant nous invite, « comme lui », à servir ceux qui ont faim.

“L’appartement froid, je peux le supporter. Le pire c’est le froid social.” Ce sont les mots qu’une femme a laissés sur  le répondeur du “téléphone rouge”, installé par l’hebdomadaire allemand Die Zeit, pour offrir à ses lectrices et lecteurs une ligne où déposer leurs soucis et leurs griefs.

AU MILIEU DE NOTRE MONDE

Cela reflète le climat - non pas celui qui se réchauffe, mais celui du quotidien relationnel qui fige notre cœur et qui fait souffrir notre âme. Parfois, nous vivons ce climat social comme une violence. Les aggressions sont courantes, la mauvaise foi dans la vie publique semble l’emporter. La Vie, hebdomadaire catholique français, a publié dans son numéro de Noël, un entretien sur Etty Hillesum, disparue à Auschwitz en 1943. Pendant l’occupation nazie, cette jeune fille néerlandaise s’engageait à “cultiver la liberté intérieure en gardant la poésie de la vie.” L’écrivaine Cécile Dutter dit qu’Etty avait “fait la paix avec elle-même avant de s’ouvrir aux autres, puis à Dieu. … Quand elle était encore à Amsterdam, elle avait compris que c’était la haine qui faisait le lit du mal. … Il n’est qu’un remède pour briser le cercle vicieux de la violence: que chacun extirpe la haine de lui-même.”

DES SIGNES

N’est-ce pas l’essence du parcours de Jésus, traversant les plaines et les villages dont la population est rongée par la frustration et où la haine fait son lit? Ce parcours s’achève là où certains voient le foyer du mal : à Jérusalem. En route, Jésus cultive la liberté intérieure jusqu’au bout. La poésie de la vie qui se manifeste en route et qui s’ensuit n’est pas une promenade facile, mais contient une souffrance terrible, acceptée en liberté, comme l’a fait Etty 1900 ans plus tard.
Le service de l’amour que Jésus offre, aussi et surtout à des personnes méprisées, est tendresse, mais aussi vérité et donc confrontation. Celui dont l’évangéliste Jean dit qu’il est la Parole s’offre lui-même. La faim spirituelle - et sociale - est humaine et cette Parole devenue humaine la comble. La présence et la promesse du Christ deviennent les nôtres, au milieu de notre monde en ébullition.
Ce chant trouvera sa place en réponse à un message ou après l’intercession, indispensable au culte.

PAROLES
Comme lui, savoir dresser la table,

Comme lui, nouer le tablier,

Se lever chaque jour

Et servir par amour

Comme lui

Offrir le pain de sa Parole

Aux gens qui ont faim de bonheur.
Être pour eux des signes du Royaume
Au milieu de notre monde.

Offrir le pain de sa présence

Aux gens qui ont faim d’être aimés.

Être pour eux des signes d’espérance
Au milieu de notre monde.
Offrir le pain de sa promesse


Aux gens qui ont faim d’avenir.

Être pour eux des signes de tendresse
Au milieu de notre monde.

Pour aller plus loin :

CHANTER EN ET HORS ÉGLISE