ALIZÉE EYER |
Publié dans le cadre de notre collaboration
avec les Editions mennonites Art. paru dans : Christ Seul No 1152 mai 2024 |
Voici un chant qui, à travers ses paroles simples et profondes, nous conduit à contempler l’amour de Dieu qui s’abaisse pour nous.
Ce chant peu connu gagnerait pourtant à être chanté au sein de nos assemblées mennonites, car il est profondément ancré dans notre théologie. Il décrit la tension entre la puissance de Dieu et la manière dont il manifeste cette puissance. En effet, la victoire de Jésus sur le péché et sur la mort n’est pas décrite comme une force écrasante, mais comme une victoire par l’humilité, c’est un pouvoir qui semble totalement contre-intuitif pour l’être humain. Je trouve les paroles du chant tout entier tout simplement fascinantes, tant elles semblent simples, alors même qu’elles résument en quelques mots l’incarnation du Christ.
SERVITEUR À GENOUX
Samuel Olivier nous parle de « la splendeur du Christ en croix », alors même que les crucifiés étaient les rebuts de la société, et n’avaient rien de beau à voir sur la croix. Il nous parle de ce souverain céleste qui devient un « simple mortel », et bien plus que ça, qui devient même « le dernier des hommes » pour nous. Quel amour ! La poésie de cette musique nous emmène à comprendre l’amour de Dieu pour nous, prêt à s’abaisser et à s’humilier pour nous.
Lorsque nous prenons conscience de cette réalité, la croix et la résurrection deviennent notre style de vie. Quel déchirement de comprendre que c’est pour chacun de nous que le Christ a été mis en croix, et à la fois quel soulagement. Comment pourrions-nous vivre comme si rien ne s’était passé ? Que pourrions-nous donner en retour ? La conclusion du refrain est la seule réponse que nous pourrions donner à cet amour : « à nouveau mon coeur se donne à ton amour ».
DIEU MON AMI
La succession de « contradictions » dans les couplets nous emmène également à un autre point de la théologie mennonite. L’auteur nous parle du « Dieu suprême, Dieu trois fois saint », qui est également le « Dieu des veuves, Dieu des orphelins » ; et du « Tout-Puissant » qui est également le « Dieu des mendiants, Dieu des sans-abris ».
Nous sommes tout particulièrement sensibles à la paix et la justice dans ce monde, et ce chant nous rappelle que le Tout-Puissant que nous adorons est également le Dieu des sans-abris que nous croisons dans les rues de nos villes. Son amour manifesté pour nous l’est également pour les plus petits et les plus démunis qui nous entourent, à nous d’être de bons disciples et de leur témoigner de cet amour.
Notre Dieu s’est incarné, et vient rejoindre chacun de nous avec beaucoup de douceur, alors même qu’il savait ce qu’il aurait à vivre sur la croix. Laissons-nous rejoindre quotidiennement par cet amour sans limites !
PAROLES
Dieu des pauvres, des opprimés
Dieu des humbles, Dieu des coeurs brisés
Dieu suprême, Dieu trois fois saint
Dieu des veuves, Dieu des orphelins
En cet instant mon coeur m’entraine
Là où le bois et le sang se mêlent
La splendeur du Christ en croix
La grandeur de l’amour du roi
Serviteur à genoux
Du ciel où tu règnes souverain
Un simple mortel tu deviens
Pour moi le dernier des hommes
À nouveau mon coeur se donne à ton amour
Tout-Puissant, le grand « Je suis »
Dieu des mendiants, Dieu des sans-abris
Dieu si grand, Dieu des petits
Dieu des enfants, Dieu mon ami
En cet instant mon coeur m’entraine
Là où le Lion et l’Agneau se mêlent
Dieu si fort, Dieu des faibles
Dieu qui pleure, Dieu qui meurt
Dieu qui souffre, Dieu qui saigne
Dieu qui s’offre, Dieu qui aime
Samuel Olivier, 2006
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