OH! QUE C'EST CHOSE BELLE DE TE LOUER, SEIGNEUR

NEAL BLOUGH ÉGLISE DE CHATENAY-MALABRY, ANCIEN RESPONSABLE DU CENTRE MENNIONITE DE PARIS

Publié dans le cadre de notre collaboration avec les Editions mennonites Art. paru dans : Christ Seul No 1066 juin 2016 et Perspective No 6-2016

Le chant présenté ce mois date du 16e siècle et reprend presque la totalité des paroles du psaume 92. Manière de chanter la Bible, de chanter comme la Bible. (article complet)

« Louange » est un mot très fréquent dans le vocabulaire actuel concernant le chant. Nous avons des « temps de louange », des « groupes de louange », nous « entrons dans la louange ». Cela vient d’un mouvement américain influent qui a tendance à utiliser comme synonymes les termes « praise » (louange) et « worship ». Ce dernier mot renvoie cependant à tout ce qui se fait pendant le culte : louange, adoration, intercession, confession, enseignement, cène etc.

La louange fait partie du « worship », mais n’en est pas l’équivalent. A chaque époque de l’histoire arrivent des renouveaux dans le chant qui tiennent compte de l’évolution cultuelle. C’est bien, car l’Ecriture nous invite à « chanter un chant nouveau au Seigneur ».  Cependant, un regard sur l’histoire nous rappelle que la musique chrétienne a toujours contribué à renforcer tous les éléments du culte et non seulement l’adoration. Chanter un seul type de musique, confondre « chant » et « louange », et concentrer le chant sur un seul moment du culte est une nouveauté qui pourrait appauvrir le rôle de la musique lors du rassemblement chrétien.

Les chrétiens, comme le peuple d’Israël, ont toujours lu et chanté les psaumes. Pendant le Moyen Âge, les communautés monastiques chantaient le psautier au quotidien. Un texte anabaptiste du XVIe siècle encourage la lecture quotidienne des psaumes. Les huguenots ont révolutionné le culte chrétien par le chant puissant et régulier des psaumes. Ce n’est que très récemment que le peuple évangélique ne chante plus, ne lit plus les psaumes lors des cultes.

Dans le chant proposé ici, le psaume 92 est chanté dans sa quasi-totalité. Il existe une version plus récente dans le JEM 1 : « Il est beau de louer le Seigneur ». La version renouvelée ne prend que quatre versets sur seize. Elle focalise sur la louange, mais ne rappelle pas les autres aspects qui renvoient à l’injustice, la méchanceté, la justice et le comportement du peuple de Dieu.

CHANTER LES PSAUMES

Chanter et lire les psaumes dans leur ensemble nous introduit à toute la gamme de l’expérience des croyants : la joie, la douleur, le doute, l’intercession, le rappel de la justice, le jugement de Dieu, etc.  Nous louons Dieu en toutes les circonstances, pas seulement dans les moments heureux. Les psaumes nous permettent de présenter tous les aspects de la vie à Dieu.

Le chant des psaumes pourrait renouveler nos cultes tout en nous réinsérant dans l’histoire du peuple de Dieu. Pourquoi ne pas utiliser de temps en temps les mélodies huguenotes de la Réforme ? Un léger accompagnement rythmique suffit dans ce cas. Sinon, il existe d’autres moyens de chanter des psaumes dans leur ensemble, comme le montre l’ajout de trois strophes (Alleluia 12-01) au chant bien connu de nos jours « Je louerai l’Eternel » (JEM 211). 

Paroles