Daniel GEISER |
Croire en la résurrection est une lutte contre toutes les puissances destructives, mortelles.
Depuis le 24 février dernier, nous sommes davantage conscients des forces d'extermination meurtrière en Europe. Mais ces forces étaient déjà omniprésentes auparavant, dans les nombreuses zones de guerre, de menaces, de famines, de persécutions que nous percevons souvent de façons très partielles. Mais elles sont tout aussi actives dans toutes les économies injustes, elles sont multiples et très diverses. L'une de ces économies inhumaines et indignes est l'industrie de l'armement. Il n'est pas difficile de mettre en évidence d’autres puissances mortelles.
Cette année, le Vendredi saint nous rappelle particulièrement les nombreuses atrocités et tous les massacres insensés et injustes.
Le premier Vendredi saint rappelle que l'homme de Nazareth, le juste, a été exécuté parce que l'injustice, l'aliénation de Dieu ne le supportait pas. Il en est de même aujourd'hui, les forces, les puissances et les systèmes des ténèbres ne supportent pas les principes divins du nouveau monde, qui sont sources de vie, de réconciliation, de guérison, de promotion de la paix et de justice. Soyons conscients : Comme la guerre n'est pas "l'ultima ratio", mais "l'ultima irratio", l’œuvre de la crucifixion de Jésus par les hommes est un échec total du mal, la résurrection est une victoire divine sur tout ce qui est mal et aliéné à Dieu.
L'aube ne nous promet pas seulement un nouveau jour, mais une nouvelle vie. Une vie jesuanienne, voire messianique. Le matin de Pâques est un don et nous invite à vivre dans la résurrection, à vivre la résurrection. Vivre dans la résurrection, c'est vivre en accord et en conformité avec la volonté de Dieu. Vivre la résurrection, c'est vivre en tant que fille et fils de Dieu, à la façon, à la suite de Jésus.
En effet, ce n'est pas la croix qui est au centre, mais le message pascal, le cadeau de Pâques. Une vie vraiment nouvelle, qui naît de la rencontre avec le Ressuscité.
Sous le titre « Le Christ détruit sa croix » l’artiste mexicain José Clemente Orozco a peint en 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale, une huile dramatique, à peine supportable.
Un ressuscité presque martial, reconnaissable à ses blessures - brise une croix géante et jette au feu les pièces hachées. On suppose que le peintre voulait s'exprimer contre la glorification de la souffrance, mais aussi contre la pratique de la violence.
Témoignons avec le pasteur et poète Kurt Marti et son fameux poème dans lequel on lui pose les questions : existe-t-il une résurrection des morts, comment et quand a lieu la résurrection des morts ? Il répond : « Je ne sais pas, mais ce que je sais seulement, Il nous appelle à la résurrection aujourd’hui et maintenant ».
Je souhaite une fête de Pâques bénie.